vendredi 31 octobre 2008

LA CRISE FAIT CHUTER LE MORAL DES FRANCAIS A UN NIVEAU HISTORIQUE

L’indice de confiance atteint un plancher record en octobre 2008. Toutefois, les Français ne croient pas à une faillite de leur propre banque.


Les Français broient du noir, étant à la fois spectateurs passifs et attentifs de la débâcle financière. En chute libre depuis juin 2007, au lendemain des élections de Nicolas Sarkozy, le moral des ménages mesurés par le baromètre BVA-BFM-La Tribune-The Phone House est à nouveau orienté à la baisse en octobre, touchant un plus-bas historique à - 56. Le léger sursaut observé en septembre n’aura donc pas duré.

Selon ce baromètre, qui évolue symétriquement à l’indicateur de confiance calculé par l’Insee depuis un an, 83 % des Français se sentent depuis ces dernières semaines beaucoup moins confiants sur l’avenir de la situation économique du pays. Certes, certains optimistes se déclarent plus confiants, mais ils ne représentent que 11 % du panel. En baisse de deux points par rapport à septembre, l’indice de confiance macroéconomique s’élève aujourd’hui à – 72, ce qui constitue un plancher historique depuis décembre 2006 (date de création de ce même baromètre). Mais, contrairement à septembre, cette dégradation du moral des ménages s’accompagne d’une détérioration importante des perceptions de la situation économique comme sur le pouvoir d’achat. En effet, 64 % des Français interrogés se déclarent moins confiants sur l’avenir de leur situation économique personnelle et 77 % sur l’avenir de leur propre pouvoir d’achat.

L’action mise en place par le gouvernement rassure-t-elle l’opinion publique ? Malheureusement non, l’immense majorité des Français, soit 59 %, estime que celle-ci ne va rien changer à la situation économique actuelle du pays, certains pensent même qu’elle pourrait en aggraver la situation plutôt que de l’améliorer.

Néanmoins, cette inquiétude a quelques limites à souligner. En effet, les personnes interrogées estiment très majoritairement, soit 57 %, que la crise économique sera beaucoup moins forte en France que dans certains pays.

Enfin, il faut toutefois noter que les Français, soit 84 % contre 9 %, ne craignent pas une faillite de leur propre banque. Cette confiance est en partie due à l’annonce du président et du Premier ministre sur le fait qu’ils garantiraient leur épargne à hauteur de 70 000 € par tête. Ce sentiment est renforcé également par l’absence, pour l’instant, de faillite d’acteurs bancaires nationaux, à l’exception faite du franco-belge Dexia.

vendredi 17 octobre 2008

CAISSE D'EPARGNE : PERTE DE 600 MILLIONS D'EUROS

Le 17 Octobre 2008 la Caisse d'Epargne annonce qu'elle vient de perdre environ 600 millions d'euros.

Trois traders de cette banque phare ont voulu miser sur un rebond de la bourse ainsi qu'une baisse de sa volatilité. Le 06 Octobre, voyant que le CAC 40 était en chute, ils ont voulu déboucler leur position en revendant les actions qu'ils détennaient, cependant et aux vues de la conjoncture actuelle, ils n'ont pas réussi à trouver d'acheteurs sur le marché.
Contrairement au scénario de la Société Générale avec la perte de Jérome Kerviel, la hiérarchie de la Caisse d'Epargne aurait encouragé la prise de risques des traders et ils qualifient donc cette perte "d'incident".
Les traders avaient parié sur ce rebond de la bourse à travers différents produits dérivés, qui possèdent un fort effet de levier, ou dans le cas contraire, un effet de massue.

mercredi 15 octobre 2008

OBAMA MAINTIENT SON AVANCE FACE A MC CAIN DEMUNI SUR L'ECONOMIE

Le démocrate gagne du terrain dans les Etats qui sont minés par la crise. Pour la résoudre, John McCain propose le rachat de 300 milliards de dollars de crédits hypothécaires.

John McCain continue à souffrir de la dégradation du climat économique aux Etats-Unis. A quatre semaines du scrutin présidentiel, le candidat républicain ne parvient pas à rattraper l’avance dont bénéficie son rival démocrate dans les sondages. Selon une enquête du CNN, Barack Obama est annoncé à 53 % des intentions de vote contre 45 % pour John McCain.
A l’occasion du deuxième débat présidentiel, le candidat républicain a tenté d’inverser la tendance en attaquant le programme de son adversaire et en annonçant une nouvelle proposition afin de résoudre la crise immobilière. John McCain propose alors que le gouvernement rachète 300 milliards de dollars de crédits hypothécaires aux particuliers pour qu’ils soient remplacés par des crédits à taux fixes. En effet, pour lui, il faut d’abord stabiliser la valeur des logements pour que les Américains puissent conserver leur logement.
De plus, il est nécessaire de noter que près de 12 millions d’Américains, soit 16 %, doivent rembourser un crédit dont le montant est supérieur au prix de leur logement.
Cependant, son discours n’a pas convaincu la majorité des Américains puisqu’un autre sondage CNN, réalisé à la suite de ce débat, a indiqué que la majorité des téléspectateurs ont jugé Obama beaucoup plus apte que McCain à trouver des solutions sur la situation économique et la crise financière. Par ailleurs, la proposition de McCain sur l’immobilier a révolté les conservateurs qui ont immédiatement réagi sur Internet.
Tout le monde sait que nous traversons la pire crise financière que nous n’ayons jamais connu. C’est pourquoi le candidat démocrate considère que la crise actuelle constitue « le verdict final de l’échec des politiques économiques des huit dernières années, promues par le président Bush et soutenues par le sénateur McCain, qui nous ont dit que nous devrions supprimer les régulations et les protections aux consommateurs ».
Ce discours commence à trouver un écho favorable dans les Etats minés par la désindustrialisation, où se jouera le scrutin. En effet, un sondage du Washington Post annonce une avance de six points dans l’Ohio pour Obama. Il s’agit de l’un des quatre Etats ouvriers où le syndicat automobile UAW vient de lancer une campagne publicitaire de 3 millions de dollars afin de soutenir le candidat démocrate, Barack Obama.

ADOPTION DU PLAN DE SAUVETAGE DES BANQUES

Après avoir été rejeté une première fois le 01 Octobre 2008 par l'Allemagne, le plan européen de sauvetage des banques à été adopté le 12 Octobre par les représentants de quinze pays membres de l'U.E.

Nicolas Sarkozy a annoncé le 13 Octobre 2008, après un conseil extraordinaire des ministres, le plan français de soutien aux banques et la mise à disposition d'un fond de garantie de 360 milliards d'euros.
Après avoir été adopté le 14 Octobre par les députés à l'Assemblée Nationale, le plan de sauvetage des banques a été voté le lendemain par les sénateurs par 200 voix contre 29.

mardi 14 octobre 2008

MORE THAN 1 300 BILLION EUROS TO SAVE THE BANKS IN EUROPE

European Union’s member States set up a plan to help banks faced with the current financial crisis. After a meeting on Sunday October 12th, the presidents of each State announce their plan at the same time on Monday October 13th.
The European plan consists with:
- a guarantee for the interbank loans,
- a recapitalization of banks.
The goal is to fight against the crisis and to restore confidence between banks. Indeed, they want to stimulate economy and consumption.

First, in France, the public guarantee rises to 360 billion euros until the end of 2009.
The objective is to repair the banking environment in a position to finance the economy.
Its plan of support consists of three points:
- the confirmation to save Dexia,
- the refinancing banks,
- the participations in own capital stocks.
Thanks to these guarantees, banks will be again able to release their funds for the loans on real property, loans for companies and private individuals.
Moreover, the French State commits the recapitalization of the banks.
However, we can note that the French banks are more well-established than the British and German banks because they have important own capital stocks. The notification of this plan allowed a rise from approximately 11,5 % of the CAC 40 in one day.

Then, with regard to Great Britain, London decides to invest 37 billion pounds in three banks, that is to say 46,5 billion euros.
So, the State decides to partially nationalize RBS, HBOS and Lloyds TSB.
Its goal is to restore the liquidity on the interbank market and the financing of the economy.
Moreover, London decides to guarantee 250 billion pounds for the interbank loans and to release 200 billion for loans.

Next, at the level of the German State, Berlin set up a plan of 470 billion euros.
This plan contains two points:
- guarantees of loans between banks for 400 billion euros,
- helping the banks in difficulty for 70 billion euros.
But, in Germany it is not a question of nationalization.
The goal of this plan is not in the interest of banks, but in the interest of people.

Lastly, we can see that the European plan is not the solution with the financial and economic crisis, but it will allow inject enthusiasm into the economy and the stock markets in order to calm the tensions.

lundi 13 octobre 2008

PLAN DE SAUVETAGE EUROPEEN

Le dimanche 12 octobre, les 15 pays de l’Eurogroupe (zone Euro) se sont mis d’accord lors d’une réunion d’urgence à l’Elysée sur les grandes lignes d’un plan commun de sauvetage des banques. Il s’agit là d’une mobilisation historique de ces Etats après une semaine désastreuse pour les marchés mondiaux.

L’objectif de ce plan est de restaurer la confiance dans le système financier en débloquant le marché interbancaire et en mettant fin à la chute des bourses internationales. Il permet d’instituer un cadre commun à l’ensemble des pays mais avec des applications particulières et adaptées à chacun d’entre eux.

Ce plan s’articule autour des principaux engagements pris par les Etats membres de l’Eurogroupe :
- la garantie des crédits interbancaires jusqu’au 31 décembre 2009 (pour les nouveaux prêts émis pour une durée maximale de 5 ans),
- l’engagement des Etats d’empêcher la faillite de leurs banques les plus importantes grâce à des opérations de recapitalisation,
- le renforcement du capital des banques par la souscription d’actions de préférence ou de titres similaires,
- une sanction des dirigeants défaillants des banques en difficulté,
- un assouplissement des normes comptables européennes afin de permettre aux banques de ne pas dévaluer leurs actifs en fonction des cours de bourse.

Ces garanties d’Etat ne seront pas gratuites et devront être rémunérées par les banques aux taux de marché. Ce plan s’inspire largement de celui mis en œuvre par Gordon Brown au Royaume-Uni qui lui ne fait pas partie de la zone Euro.
La Banque Centrale Européenne (BCE) s’est, quant à elle, engagée sur deux points. Le premier est la poursuite de l’alimentation du marché en liquidités. Le second consiste à élargir l’éventail des contreparties prises en garantie par la BCE en échange des liquidités qu’elle apporte aux banques.

La France, l’Allemagne et l’Italie se sont engagés à présenter le détail de leur propre plan de manière simultanée dès lundi. Le montant global de ce plan sera donc connu une fois les plans de chaque Etat adoptés.

A plus long terme, les membres de ce plan ont soulevé la nécessité, avec la collaboration des Etats-Unis, mettre en œuvre une refonte du système financier international afin d’empêcher une telle crise de se reproduire. « Nous irons convaincre nos amis américains de la nécessité d’un sommet international pour refonder le système financier international » a annoncé Nicolas Sarkozy.

vendredi 10 octobre 2008

PLAN PAULSON

Après de nombreux rebondissements, le plan Paulson, destiné à sauver les banques aux Etats-Unis, a été adopté le 3 octobre 2008 par le Sénat et la Chambre des représentants.


Henry Paulson, secrétaire au Trésor américain, a mis en œuvre un plan de 700 milliards de dollars afin d’endiguer l’effondrement du système bancaire. Ce plan met en place une intervention de l’Etat sans précédent dans l’histoire des Etats-Unis et remet en question le principe du libéralisme actuel.

Ce plan donne toute liberté au Trésor américain d’acheter aux enchères une large gamme d’actifs douteux appartenant aux institutions américaines et étrangères dans les deux années qui viennent. Ces actifs devraient principalement être des lignes de crédit ou des actifs liés au secteur hypothécaire mais le Trésor pourra acquérir tout type d’actif. L’objectif est, à terme, de revendre ces actifs sur le marché.


Les principaux axes de ce plan sont :

- le rachat par le Trésor jusqu’à 700 milliards de dollars d’actifs grâce à l’émission de Bons dans la limite d’une hausse de la dette publique de 6,6 %

- le plan inclut l’ensemble des établissements financiers officiant aux Etats-Unis donc des banques étrangères

- les actifs seront acquis par la procédure de « reverse auction » qui est une vente aux enchères inversée dans laquelle l’objectif est de faire baisser le prix d’acquisition des titres

- les actifs acquis seront gérés par des gestionnaires privés mais toujours avec la surveillance du Trésor

- ces actifs devront être cédés progressivement sur le marché même si certains d’entre eux peuvent être conservés jusqu’à maturité

- le contrôle strict du plan par le Congrès est indispensable afin de s’assurer de sa bonne utilisation et des impacts réels sur le secteur bancaire

- le Congrès a insisté pour inclure dans ce plan des mesures en faveur des propriétaires ainsi que des limitations de revenus des dirigeants.

Les trois principaux objectifs à atteindre à travers ce plan sont la relance du crédit, le renforcement des banques en les débarrassant des actifs toxiques et une aide vitale aux propriétaires immobiliers ainsi qu’aux petites entreprises.

Ce plan permet également à la SEC de suspendre les normes comptables internationales en autorisant les banques à ne plus appliquer temporairement le principe de « fair value ».

Par ailleurs, ce plan appelle de manière implicite les autres Etats du monde à agir pour éviter la faillite de leurs banques en mettant en œuvre des mesures similaires.


Toutefois, de nombreux économistes doutent du réel impact de ce plan de sauvetage et estiment qu’il n’est pas suffisant. En effet, une recapitalisation des banques ainsi qu’une renégociation des prêts immobiliers sont estimées indispensables au redressement du système financier et de l’économie.

jeudi 9 octobre 2008

BCE : BAISSE DES TAUX DIRECTEURS

Mercredi 08 Octobre 2008 : La Banque Centrale Européenne (BCE) a diminué ses taux directeurs de 0,50 point. Ces derniers sont passés de 4,25 % à 3,75 % dans le but de relancer les prêts interbancaires. Cette décision paraît alors surprenante puisque le rôle principal de la BCE est de lutter contre l'inflation et non de favoriser la consommation.

Les Etats-Unis, de par leur puissance, ont pu être plus réactifs que la France face à cette crise économique et financière. En effet, le gouvernement a tout d'abord pu réinjecter des liquidités dans le secteur bancaire afin de "sauver" certains établissements financiers de la faillite. La France ne pourrait pas en faire autant car le déficit public ne doit théoriquement pas dépasser 3 % du PIB, l'Etat n'a donc pas les liquidités nécessaires afin de pouvoir nationaliser les grandes banques françaises. De plus, les Etats-Unis ont pu baisser leur taux directeur afin de relancer l'économie et de rendre les investisseurs plus confiants. La BCE n'a, quant à elle, pas voulu procéder de la sorte puisque le rôle principal, dont elle a été investie par les pays membres lors de sa création, est de lutter contre l'inflation. Ce rôle va donc à l'encontre d'une politique de baisse des taux directeurs.

mardi 7 octobre 2008

DEXIA : 6,4 MILLIARDS D’EUROS REINJECTES

Lundi 29 septembre 2008, le titre Dexia a chuté de 32 % suite à des rumeurs sur sa solidité financière. Dexia est un établissement franco-belge dont la vocation principale est le financement des collectivités locales.

L’origine de ses difficultés financières provient des pertes considérables qu’elle a subies sur les marchés aux Etats-Unis par l’intermédiaire de sa filiale américaine FSA, spécialisée dans le rehaussement de crédit.
Le principe des institutions de rehaussement de crédit aux Etats-Unis est de permettre aux collectivités locales de se financer sur les marchés à moindre coût. Moyennant une commission, les établissements rehausseurs de crédit leur permettent d’obtenir des prêts sur les marchés à des taux plus intéressants et de les garantir. Cependant, ces prêts titrisés contenaient des « subprimes ».
Dexia risquait alors d’être mise en faillite très rapidement à cause de son fort manque de liquidités. Christine Lagarde, ministre française de l’économie, a ainsi déclaré que cet événement « aurait constitué un risque systémique pour la stabilité du système financier ».

Ce sont la Belgique, la France et le Luxembourg qui ont réinjecté 6,4 milliards d’euros de fonds à hauteur de 3 milliards chacun pour les Etas belge et français et de 376 millions pour le Luxembourg.
Pour la France, la Caisse des Dépôts et Consignations a apporté 2 milliards d’euros, ce qui lui procurera une participation de 19,4 % (au lieu de 11,8 %) dans le capital de la banque après augmentation de capital. L’Etat français a réinjecté le milliard manquant portant ainsi sa participation à 5,73 % du capital de Dexia.
Cette décision de sauver la banque franco-belge a été prise dans le but de garantir la continuité du financement des collectivités locales françaises pour lesquelles Dexia constitue le prêteur principal.

Les difficultés subies par ces banques prouvent que la crise financière s’est bien installée en Europe sachant que d’autres grandes banques européennes ont subi des difficultés similaires telles que Bradford & Bingley au Royaume-Uni, Hypo Real Estate en Allemagne et Unicredit en Italie.

FORTIS AU BORD DE LA FAILLITE

Après les faillites et sauvetages américains, les banques européennes sont, à leur tour, frappées par la crise financière. Les banques européennes Dexia et Fortis ont dû faire face à d’importantes difficultés suite à la baisse de leurs cours boursiers.

Fortis, première banque belgo-néerlandaise, a annoncé son risque de faillite à cause d’un manque de liquidités le samedi 27 septembre 2008. La veille, le titre clôturait en baisse de 20 % en raison de rumeurs sur sa capacité financière. La qualité de ses actifs n’était pas assez bonne pour que la Banque Centrale Européenne (BCE) puisse lui prêter les liquidités dont elle avait besoin et que les autres banques refusaient également de lui offrir.
Les Etats belge, luxembourgeois et néerlandais ont alors décidé de sauver cette banque en injectant 11,2 milliards d’euros dans le capital de celle-ci.
La Belgique a alors investi 4,7 milliards d’euros par le biais d’un emprunt avec garantie d’Etat, détenant ainsi 49 % du capital de Fortis Belgique. Les Pays-Bas détiennent le même pourcentage du capital de la filiale néerlandaise de ce
« bancassureur » grâce à l’injection de 4 milliards d’euros. Enfin, l’Etat luxembourgeois a introduit 2,5 milliards d’euros au sein de la filiale de ce pays sous la forme d’un emprunt convertible. Au terme de cette nationalisation partielle, Fortis devra céder sa participation au sein de l’une des principales banques néerlandaises ABN-AMRO à des investisseurs.
Le 5 octobre, nouveau rebond pour Fortis : la banque va être rachetée par BNP Paribas, ce qui permettra alors de créer le premier groupe bancaire de la zone euro par le volume des dépôts. En effet, BNP va acquérir les activités belges et luxembourgeoises de Fortis pour environ 15 milliards d’euros. De ce fait, les gouvernements belge et du Grand-Duché du Luxembourg deviendront actionnaires de BNP Paribas. Cette entrée dans le capital constituera, dans ce contexte d’instabilité, un facteur de confiance pour la banque française. Fait surprenant, la BNP est l’entreprise du CAC 40 dont le cours du titre a le moins diminué depuis le 1er janvier 2008 (- 3,9 %).

Cette banque a donc été partiellement nationalisée, les actionnaires publics représentant désormais plus de la moitié de son capital.

lundi 6 octobre 2008

ADOPTION DU PLAN PAULSON AUX ETATS-UNIS

Henry Paulson, le secrétaire d'Etat au Trésor américain, a proposé un plan de sauvetage pour les banques à hauteur de 700 milliards de dollars (483 milliards d'euros). Ce plan a été rejeté le 29 Septembre par la Chambre des Représentants Américaine par 228 voix contre et 205 pour.
Après quelques modifications de ce plan Paulson, la Chambre des Représentants Américaine l'a adopté le 03 Octobre 2008 par 263 voix pour et 171 contre.

L'ORIGINE DE LA CRISE FINANCIERE ACTUELLE

Actuellement, le monde entier est touché par la crise financière et économique qui ne cesse de faire appel dans nos esprits, à celle de 29. Afin de comprendre au mieux ce qui se passe sur les marchés, il est primordial de remonter à l’origine de ce qui a engendré la crise.
Dimanche 5 octobre 2008, l’émission Capital sur M6 aborde ce thème.

Tout commence lors des attentas du 11 septembre 2001 aux USA. En effet, ceux-ci ont totalement paralysé le pays et son économie. Il devient donc nécessaire de relancer et de redonner espoir aux consommateurs. Il se met alors en place une politique de baisse des taux d’intérêts qui avoisine les 1%. Ces prêts sont destinés principalement aux ménages américains qui n’ont pas les moyens d’investir dans l’immobilier dans le but d’aider l’économie et de montrer aux autres pays qu’ils sont toujours les plus forts et qu’ils ne sont pas touchés par ces attentas.
Arrive alors la notion de crédit : les « Subprimes » étant des prêts à taux variable accordés sur la valeur du bien immobilier et sur déclaration de bonne foi des clients mais sans exiger de justificatifs de revenu ou autres (faible revenu donc client à risque très fort).
Tout est mis en place pour les inciter à souscrire à ce type de prêt : relance au téléphone, courrier publicitaire… afin de les pousser à consommer. Néanmoins, il ne faut pas oublier que même si les taux étaient très faibles, ce n’était que temporaire puisque par la suite ils devenaient des taux variables allant jusqu’à 8%. L’endettement devient alors très risqué pour les ménages américains qui parfois n’avaient pas pensé à cette retombée. Les banques connaissaient et prévoyaient le risque d’impayé des traites, c’est pourquoi elles ont pris comme garantie la possibilité de saisir le bien et de le revendre.
A la suite de l’accroissement de ces prêts, les banques locales ne suivent plus, elles se retrouvent alors sans argent et décident donc de vendre ces prêts sur les marchés financiers. L’endettement des ménages américains devient alors un titre négociable.
Ces titres sont donc découpés en de multiples petits morceaux (principe de la titrisation) et vendus à plusieurs investisseurs partout dans le monde avec des placements dits « effet de boule de neige » ((si tu n’y souscris pas t’es un idiot, il faut le faire)). Sachant que la valeur tient sur un pari fou, c’est-à-dire qu’il est primordial que le marché immobilier aux USA ne baisse jamais.

C’est alors en 2006 que les évènements s’accélèrent, les ménages se retrouvent dans l’impossibilité de payer leurs échéances de remboursement, les banques commencent donc à saisir les biens et quinze jours après ils sont mis en vente. Conséquences : l’immobilier s’écroule et les maisons perdent de leur valeur. Le problème est que c’est un effet de masse, il devient donc difficile de trouver des investisseurs potentiels, les biens immobiliers ne valent plus rien et sont invendables. L’ambiance sur les marchés est de plus en plus morose, c’est alors une politique de « sauve qui peu » qui s’installe puisque chacun tente de cacher au mieux les pertes survenues.
Les marchés s’effritent, les banques perdent tous leurs moyens et ne contrôlent plus rien.

Bear Stearns est alors la 1ère banque qui annonce ses pertes et ferme ses portes, c’est pourquoi les banques centrales interviennent et veulent qu’elles leur rendent des comptes pour enfin voir tout ce qu’elles lui ont caché.
A ce moment là, les spéculateurs se mettent à jouer avec les rumeurs et les craintes sur les marchés financiers afin de manipuler les cours boursiers jusqu’à ce que tout dégringole.
15 septembre 2008 : coup de tonnerre, Lehman Brothers, 4ère banque d’affaires américaine, fait faillite. Cela apparaît alors comme la fin du monde, en effet, une banque de ce type qui se retrouve à court d’argent, c’est du jamais vu ! Ce n’est plus la crise mais l’effondrement total du système financier. L’Etat décide alors de ne pas intervenir et laisse la banque couler complètement comme une sorte de leçon pour les autres qui chercheraient encore à jouer. Le lendemain même, les actions bancaires chutent, les marchés en font de même, et là les faillites s’enchainent, les banques sont alors en quelques heures rachetées ou nationalisées.
La crise financière (crise de solvabilité et de liquidité) est donc enclenchée et c’est ainsi qu’un simple crédit immobilier a engendré un séisme dans le monde entier.

Afin de la combattre les Etats cherchent à mettre des plans en place. Par exemple, avec le plan Paulson, aux USA (où le système bancaire est très archaïque), qui a été approuvé le vendredi 3 octobre, en vue d’assurer 700 milliards de dollars pour sauver le système au prix d’un endettement colossal. Mais le problème est qu’ils ont attendu 1 an et demi pour établir un plan, qui au final n’est qu’une rustine par rapport à l’ampleur de la crise.
Il est impossible de prévoir l’avenir et encore moins de dire si oui ou non les Etats ont trouvé la solution pour vaincre la crise. Mais ce qui est sur, c’est que la confiance est le liquide amniotique de la finance et qu’aujourd’hui il n’y a plus de confiance sur les marchés, donc le risque de crise nouvelle ou encore plus forte reste une éventualité (par exemple : la faillite de Dexia qui a fait perdre énormément de confiance aux épargnants et investisseurs).

vendredi 3 octobre 2008

LES VALEURS DE RENDEMENT DES TITRES POUR AFFRONTER LA CRISE

Dans un marché en recul, les dividendes permettent d’améliorer nettement la performance d’un portefeuille. D’autant que, lorsqu’une société se permet d’être généreuse avec ses actionnaires, cela signifie souvent qu’elle estime que sa visibilité sur ses bénéfices reste bonne.

Dans un marché aussi turbulent, la prudence s’impose. Les valeurs de rendement sont bien placées pour pouvoir tirer leur épingle du jeu. Mais qu’est-ce qu’une valeur de rendement ?

C’est une société qui distribue à ses actionnaires un ou plusieurs dividendes chaque année et son rendement est obtenu en divisant le montant du coupon par le cours de bourse. Aujourd’hui, une action peut être appelée valeur de rendement si son dividende rapporte plus que le livret A, soit au moins 4 % par an ; un seuil qui correspond aussi au taux moyen de rémunération des actions qui composent le CAC 40.

D’ailleurs, l’écart entre le taux des OAT 10 ans et celui des valeurs du CAC 40 n’a jamais été aussi faible depuis des années. Le 18 septembre 2008, à quelques heures de l’annonce d’un plan de 700 milliards de dollars aux Etats-Unis pour sauver le système financier, les titres composants l’indice ont même rapporté en moyenne autant que les obligations (respectivement 4,34 % et 4,35 %).

Pourtant, une action offre non seulement la possibilité pour son détenteur de percevoir des dividendes en augmentation mais aussi de réaliser des plus-values. En achetant un titre qui rapporte déjà au moins 4 % voire 10 %, l’actionnaire prend également un bon parachute en cas de poursuite éventuelle de la baisse du marché. Dans un contexte d’incertitude sur la croissance économique, de nombreux gérants ont souvent tendance à vouloir acheter ce type de valeur.

Cependant un bon rendement ne constitue pas à lui seul un critère d’investissement. En effet, il faut le mélanger à une faible valorisation, un bilan solide et une belle visibilité qui permettront de maintenir au mieux un dividende au moins aussi élevé au cours des années suivantes. Dans ces conditions, il faut donc être assez prudent face aux valeurs immobilières et financières même si nous pouvons constater une légère hausse des actions concernant le secteur de la banque comme BNP Paribas et des caisses régionales du Crédit Agricole, ainsi que le secteur de l’assurance avec Scor et Axa.

C’est pourquoi Investir met en avant les dix actions favorites à acheter avec un rendement d’au moins 4 % garanti telle que France Télécom, Saint-Gobain, Sanofi-Aventis, Total…

jeudi 2 octobre 2008

MONDIAL DE L’AUTOMOBILE : LE PIED SUR LE FREIN

A partir du 4 octobre, Paris sera, durant deux semaines, la capitale mondiale de l’automobile. Cet événement se tient alors que le contexte économique et boursier est particulièrement délicat pour un secteur réputé cyclique. Une fin d’année sombre se dessine, nous allons donc mettre en avant les grands enjeux, les forces et les faiblesses des différents acteurs.

Le secteur de l’automobile connaît de fortes perturbations à quelques jours de l’ouverture à Paris du Mondial de l’automobile, le plus grand salon automobile par la fréquentation, qui se tient tous les deux ans en France au mois d’octobre, en alternance avec Francfort. En effet, le marché était en recul de 4,4 % en Europe de l’Ouest et de 11,2 % aux Etats-Unis durant les huit premiers mois de l’exercice, c’est pourquoi l’année 2008 s’annonce comme la plus mauvaise depuis 1993. Malgré le fait que les marchés automobiles soient globalement stagnants depuis plusieurs années dans les grands pays développés, une telle baisse reste très exceptionnelle.
En Europe, la situation s’était globalement bien maintenue jusqu’au mois d’avril. Cependant, à l’arrivée de l’été, celle-ci s’est nettement dégradée avec - 8,2 % en juin, - 7,2 % en juillet et - 16,5 % en août. Même si l’effet nouveauté entraîné par le Mondial tend à redynamiser les ventes à partir d’octobre, la situation reste encore inquiétante. Certains analystes annoncent qu’une baisse de 4 % du marché européen serait un minimum, que l’on pourrait même aller jusqu’à - 5 % et qu’il n’y aura pas de véritables améliorations en 2009.
Plusieurs éléments se conjuguent afin d’expliquer ce recul du marché. La flambée du pétrole et donc de l’essence entraîne une diminution importante de l’utilisation de l’automobile. C’est pourquoi les constructeurs travaillent sur la baisse de la consommation et sur les moteurs hybrides (combinaison avec l’électricité à l’image de la Prius de Toyota) voire comme Renault avec les véhicules 100 % électriques qui devraient apparaître sur certains marchés à partir de 2011 (Danemark par exemple). A tout cela s’ajoutent des facteurs conjoncturels comme la baisse du pouvoir d’achat et même la crise financière. A l’heure actuelle, aucun constructeur ne peut dire quel sera l’impact sur le secteur avec la difficulté de financer les ventes de voitures en raison de la crise du crédit.
Néanmoins, il est nécessaire d’atténuer ces faits puisque l’avenir du secteur de l’automobile n’est pas totalement bouché. En effet, dans l’automobile comme dans d’autres domaines, la mondialisation enclenchée se déroule actuellement dans le sens nord-sud. Il est clair que ce sont les constructeurs européens et japonais qui vendent des véhicules dans les zones de développement de l’Asie, de l’Amérique du Sud et de l’Europe de l’Est (les trois représentant 40 % des immatriculations), et non des producteurs chinois ou indiens qui eux inondent les marchés européens et américains. L’automobile reste donc bien l’un des rares biens de grande consommation où la Chine n’est pas devenue l’usine du monde. On remarque alors que l’élévation du niveau de vie de ces pays amènera, à l’avenir, une augmentation des immatriculations. Malgré certains signes de faiblesse, tout n’est pas perdu pour ce secteur qui est un secteur qui sait s’adapter avec une très grande flexibilité.
Enfin, en Bourse, à l’exception du cas de Volkswagen, qui a bénéficié de son redressement et de l’offensive de Porsche, les sociétés du secteur ont fortement plongé, perdant la moitié de leur valeur par rapport aux pics atteints autour de la mi-2007. Il est donc évident que les investisseurs anticipent de mauvaises retombées et que le pire est à venir.