mardi 25 novembre 2008

CEREALES : DES COURS EN CHUTE LIBRE

La déprime des marchés financiers pèse lourdement sur les cours des céréales. Une tendance baissière qui devrait durer. Il faudra alors attendre le printemps prochain pour espérer voir les prix remonter.
Quelles sont les répercussions de la crise financière sur l'évolution actuelle des cours des céréales ?

Cette crise financière est inédite et très violente. On peut donc évaluer son impact sur le cours des céréales à environ 20 € la tonne. Jusqu'au 25 septembre 2008, la baisse était strictement liée aux fondamentaux du marché, notamment à une récolte pléthorique au niveau mondial. Nous étions alors à des prix voisins de 160 €/t pour le blé.
Ensuite, les prix ont décroché et ont perdu 20 € en quelques jours strictement lié à la crise financière.
Ce phénomène s'explique d'abord par la réaction des fonds de pension américains. Ces fonds ayant besoin de liquidités, ils ont vendu leurs positions sur les matières premières agricoles afin de récupérer les dépôts de garantie. Ce qui explique la baisse directe des cours mondiaux.
L'autre conséquence de la crise bancaire est la baisse des crédits accordés par les banques aux acheteurs. En effet, la plupart des gros importateurs de céréales, comme l'Égypte, financent totalement leurs achats avec du crédit. Ils ont donc été obligés de limiter, voire d’arrêter leurs achats de matières premières agricoles, entraînant alors un fort ralentissement des transactions au niveau mondial.
Enfin, il est important de souligner le fait que certains céréaliers ont anticipé la crise et la plupart ont vendu 60 % de leur blé ou colza avant la récolte. Mais il y a encore des agriculteurs qui n'ont rien vendu. Malheureusement, il ne faut pas qu'ils s'attendent rapidement à des jours meilleurs.
Il y aura donc par la suite d’importants problèmes de trésorerie dans les exploitations céréalières, c'est inévitable. D'autant que, vu les niveaux de revenus de la campagne précédente, le réflexe d'investissement a été important.
En 2009, les agriculteurs vont devoir rembourser, non seulement les crédits réalisés, mais aussi toutes les charges fiscales et sociales basées sur le revenu de l'année précédente.

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