jeudi 2 octobre 2008

MONDIAL DE L’AUTOMOBILE : LE PIED SUR LE FREIN

A partir du 4 octobre, Paris sera, durant deux semaines, la capitale mondiale de l’automobile. Cet événement se tient alors que le contexte économique et boursier est particulièrement délicat pour un secteur réputé cyclique. Une fin d’année sombre se dessine, nous allons donc mettre en avant les grands enjeux, les forces et les faiblesses des différents acteurs.

Le secteur de l’automobile connaît de fortes perturbations à quelques jours de l’ouverture à Paris du Mondial de l’automobile, le plus grand salon automobile par la fréquentation, qui se tient tous les deux ans en France au mois d’octobre, en alternance avec Francfort. En effet, le marché était en recul de 4,4 % en Europe de l’Ouest et de 11,2 % aux Etats-Unis durant les huit premiers mois de l’exercice, c’est pourquoi l’année 2008 s’annonce comme la plus mauvaise depuis 1993. Malgré le fait que les marchés automobiles soient globalement stagnants depuis plusieurs années dans les grands pays développés, une telle baisse reste très exceptionnelle.
En Europe, la situation s’était globalement bien maintenue jusqu’au mois d’avril. Cependant, à l’arrivée de l’été, celle-ci s’est nettement dégradée avec - 8,2 % en juin, - 7,2 % en juillet et - 16,5 % en août. Même si l’effet nouveauté entraîné par le Mondial tend à redynamiser les ventes à partir d’octobre, la situation reste encore inquiétante. Certains analystes annoncent qu’une baisse de 4 % du marché européen serait un minimum, que l’on pourrait même aller jusqu’à - 5 % et qu’il n’y aura pas de véritables améliorations en 2009.
Plusieurs éléments se conjuguent afin d’expliquer ce recul du marché. La flambée du pétrole et donc de l’essence entraîne une diminution importante de l’utilisation de l’automobile. C’est pourquoi les constructeurs travaillent sur la baisse de la consommation et sur les moteurs hybrides (combinaison avec l’électricité à l’image de la Prius de Toyota) voire comme Renault avec les véhicules 100 % électriques qui devraient apparaître sur certains marchés à partir de 2011 (Danemark par exemple). A tout cela s’ajoutent des facteurs conjoncturels comme la baisse du pouvoir d’achat et même la crise financière. A l’heure actuelle, aucun constructeur ne peut dire quel sera l’impact sur le secteur avec la difficulté de financer les ventes de voitures en raison de la crise du crédit.
Néanmoins, il est nécessaire d’atténuer ces faits puisque l’avenir du secteur de l’automobile n’est pas totalement bouché. En effet, dans l’automobile comme dans d’autres domaines, la mondialisation enclenchée se déroule actuellement dans le sens nord-sud. Il est clair que ce sont les constructeurs européens et japonais qui vendent des véhicules dans les zones de développement de l’Asie, de l’Amérique du Sud et de l’Europe de l’Est (les trois représentant 40 % des immatriculations), et non des producteurs chinois ou indiens qui eux inondent les marchés européens et américains. L’automobile reste donc bien l’un des rares biens de grande consommation où la Chine n’est pas devenue l’usine du monde. On remarque alors que l’élévation du niveau de vie de ces pays amènera, à l’avenir, une augmentation des immatriculations. Malgré certains signes de faiblesse, tout n’est pas perdu pour ce secteur qui est un secteur qui sait s’adapter avec une très grande flexibilité.
Enfin, en Bourse, à l’exception du cas de Volkswagen, qui a bénéficié de son redressement et de l’offensive de Porsche, les sociétés du secteur ont fortement plongé, perdant la moitié de leur valeur par rapport aux pics atteints autour de la mi-2007. Il est donc évident que les investisseurs anticipent de mauvaises retombées et que le pire est à venir.

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